2 mai 2021

Trouble du déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH)

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Le TDAH qu’est-ce que c’est ?

Le trouble de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH) est un terme issu des classifications diagnostiques telles que le DSM-IV ou la CIM-10. L’origine de ces difficultés n’est pas encore clairement défini mais prendrait racine dans le développement neurologique.

Les recherches scientifiques évaluent la prévalence de ce trouble, c’est à dire le nombre de cas dans une population, entre 3 à 7% chez les enfants d’âge scolaire et entre 3 et 4% chez les adultes. Les garçons sont plus répertoriés que les filles, et l’hyperactivité se retrouve plus chez les garçons que chez les filles. 

Ce trouble affecte les apprentissages, les relations sociales, familiales et l’estime de soi.

 Il existe trois formes qui peuvent se présenter isolément ou simultanément : le trouble de l’attention, l’hyperactivité et l’impulsivité.

 

Comment le diagnostiquer ?

Seuls des professionnels compétents dans la santé mentale (pédopsychiatre, psychologues, neuropsychologues) sont habilités à poser un tel diagnostic, qui est souvent associé à d’autres difficultés psychoaffectives.

Le diagnostic se fait au travers d’un bilan psychologique, des tests neuropsychologiques et une évaluation clinique globale (développement de la personnalité, antécédents personnels et familiaux, environnement social).

 

! Une agitation motrice ou des difficultés de concentration ne sont pas forcément un TDAH !

Ces symptômes se retrouvent dans d’autres tableaux cliniques, comme la dépression par exemple.

 

Nous connaissons tous des moments d’inattention, ce n’est pas pour autant que l’on souffre de TDAH. Dans le cadre de cette problématique, l’inattention est constante et dans toute situation. L’enfant ne parvient pas à prêter attention aux détails, il est étourdi, son temps de concentration est faible et il se fatigue vite, le travail est souvent désordonné.

L’hyperactivité se manifeste par une incapacité à rester en place, être tranquille ou parler excessivement.

L’impulsivité est en lien avec une impatience récurrente, une difficulté à attendre son tour et une tendance à interrompre les autres.

 Bien sûr nous pouvons tous nous reconnaître dans cette description. Un TDAH se différencie de la norme par l’intensité, la récurrence des difficultés et son impact dans la vie quotidienne.

 

Que faire si mon enfant souffre d’un TDAH ?

  • Parlez-en avec un professionnel.

Une bonne évaluation permettra de mieux comprendre les difficultés de votre enfant et aménager les aides dont il a besoin.

Au niveau émotionnel, ces enfants souffrent d’une faible tolérance à la frustration, ils ont de fréquent accès de colère et une grande labilité émotionnelle. L’environnement et les relations affectives ont un impact important dans la régulation de ces difficultés.

La capacité à donner du sens aux comportements s’appelle la mentalisation. Dans la vie, cela nous sert à comprendre nos ressentis, mais aussi ceux des autres et leurs intentions. Plus cette capacité de mentalisation est développée, plus il est aisé de réguler ses affects et ses relations sociales, car cela permet l’anticipation et donc le contrôle de soi.

 

  • Expliquez à votre entourage et à l’école les difficultés de votre enfant

Vue de l’extérieur, ces enfants sont souvent décrits comme oppositionnels ou paresseux, mais ce n’est pas le cas ! Il est important d’expliquer à l’entourage et à l’enfant que ses comportements ne sont pas volontaires, afin d’éviter une stigmatisation.

Souvent, ces enfants sont très sensibles et ils auront tendance à se culpabiliser et avoir peu confiance en eux.

Demandez à ce que des aménagements soient mis en place à l’école pour favoriser les apprentissages et l’intégration sociale de votre enfant. Il peut s’agir d’avoir plus de temps pour les examens, travailler sur les compétences sociales en classe, porter un casque anti-bruit, etc.

 

  • Prenez contact avec des associations, instruisez-vous

Partager ses expériences permet de se sentir moins seul et trouver de nouvelles ressources. Il existe aussi de nombreux ouvrages et sites internet permettant de s’instruire sur le TDAH.

 

  • Expliquez à votre enfant ce qu’est le TDAH

Expliquer à l’enfant ce dont il souffre donne du sens à son vécu et peut amener un soulagement. Il s’agit généralement d’enfants intelligents mais qui en raison du trouble ne parviennent pas à utiliser pleinement leur potentiel dans les apprentissages, ce qui peut être très décourageant. Vous pouvez vous faire aider par un-e psy pour lui en parler.

 

  • Aidez votre enfant à mettre des mots sur ses émotions et comportements

L’idée est de se mettre face à l’enfant, si possible assis confortablement, dans un lieu calme en lui proposant une traduction sur ce qu’il vit. Par exemple : « je vois que tu es plus agité(e) que d’habitude. Peut-être qu’il s’est passé quelque chose pour toi ce matin. Comment s’est passée ta matinée ? ». Si l’enfant ne parvient pas à se souvenir d’un événement spécifique, vous pouvez faire des liens avec d’anciennes situations : « Je me rappelle que la fois où le voisin t’avait embêté, tu étais très en colère et agité. Peut être vis-tu quelque chose un peu comme ça ».

Comme vous pouvez le constater, il s’agit de faire des propositions, sous forme de questions, en mentionnant une ou plusieurs émotions. Seul l’enfant détient sa propre vérité et vous pouvez l’aider à faire des liens en proposant des hypothèses basées sur ce que vous observez et connaissez de votre enfant.

 Evidemment, la vie est faite de multiples situations et il ne sera pas toujours possible de s’asseoir calmement avec l’enfant pour entamer une discussion.

 Je vous conseille tout de même de ne pas forcer le dialogue au moment de la crise, mais de lui laisser un temps pour se calmer, dans sa chambre par exemple. Vous pouvez aussi le prendre dans vos bras pour le rassurer.

Octroyez-vous des moments de calme si la tension monte, cela vous rendra plus disponible pour aider votre enfant.

Et enfin, n’oubliez pas que personne n’est parfait et qu’il n’est pas toujours possible de rester calme en toute circonstance. Soyez indulgent avec vous-même et demandez de l’aide.

 

  • Emmenez votre enfant voir un-e psy

L’hypersensibilité de ces enfants, le sentiment de ne pas pouvoir se contrôler et d’échouer affecte l’estime de soi. Certains enfants décrochent scolairement, sont en difficulté dans leurs relations.

Avoir un espace thérapeutique individuel permet de renforcer l’estime de soi, mieux se connaître et par conséquent, mieux se contrôler.

Ça peut aussi être un espace de soutien pour les parents, car le TDAH peut être épuisant au quotidien, on peut se sentir impuissant et désarmé pour aider son enfant.

Le médecin traitant ou le pédopsychiatre peut aussi prescrire une médication pour aider l’enfant à se concentrer, à l’école par exemple.

 

 

 

 

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