Peut-être avez-vous entendu parler de trouble de l’attention, trouble de la personnalité, schizophrénie, troubles alimentaires, dépression, etc. Ces termes font références à des diagnostics psychiatriques, c’est-à-dire répondant à des critères médicaux précis. Il s’agit bien de parler d’une maladie psychique, qu’elle soit chronique, c’est à dire bien installée dans le fonctionnement psychologique, ou transitoire.
Il existe plusieurs types de classifications diagnostic dont les plus courantes en Suisse : la Classification Internationale des Maladies (CIM) et le Manuel Diagnostic et Statistique des Troubles Mentaux (DSM).
Le courant psychanalytique francophone se réfère également à un autre ouvrage pour les enfants et les adolescents intitulé « Classification Française des Troubles Mentaux de l’Enfant et de l’Adolescent » (CFTMEA). Ce manuel établit une correspondance avec les diagnostics proposés dans la CIM.
Il est important de retenir que toutes ces classifications reposent sur des études scientifiques solides et qui évoluent au fil du développement des connaissances sur la psychopathologie.
A quoi ça sert de poser un diagnostic ?
Tout d’abord, il s’agit d’une obligation de la Lamal qui, après 40 séances, demande un rapport au thérapeute pour décider si le suivi continuera à être pris en charge par l’assurance maladie ou non.
Ensuite, poser un diagnostic permet aux professionnels d’avoir une vision commune sur le type de problématique du patient et par conséquent, être cohérent dans le traitement. C’est une sorte de langage commun auquel nous nous référons.
Enfin, le diagnostic permet parfois au patient de mieux définir et comprendre sa problématique. Mettre un mot sur une souffrance difficile à décrire peut soulager certains.
Pour autant, poser une diagnostic n’est pas une démarche anodine ! Il y a un effet « étiquette » qui peut devenir problématique comme permettre d’accéder à certaines mesures d’aide. Il s’agit aussi de constructions théorico-cliniques globales dont tous les critères ne correspondent pas forcément à la personne. Et enfin, toutes les classifications ne sont pas d’accord entre elles et s’adaptent avec le temps et les problématique sociale.
Le saviez-vous ? A chaque réédition des manuels de classification, certains diagnostics disparaissent, d’autres changent de noms ou encore sont une nouveauté. Par exemple, à l’époque de Freud (1856-1939), le terme « hystérie » était courant. Aujourd’hui, il revêt le nom de « troubles dissociatifs ou de conversion ».
Les diagnostics chez les enfants et les adolescents
Il s’agit d’être prudent lorsque l’on pose un diagnostic à ces âges, car l’individu est en pleine construction de sa personnalité et des changements radicaux peuvent avoir lieu. En général, les professionnels de la santé mentale parleront d’« hypothèse diagnostic » et de « diagnostic différentiel ». Il s’agit de penser les difficultés dans quelque chose de dynamique, qui évolue, qui peut être transitoire au développement, et de proposer une alternative de pensée (le diagnostic différentiel). Néanmoins, dans certaines pathologies graves, il est important de poser un diagnostic précis pour permettre au jeune d’accéder aux soins dont il a besoin.
Les types de diagnostics
Les diagnostics sont classés différemment selon la base théorique utilisée par le manuel. Il est aussi intéressant de penser au trouble en correspondance avec le type de personnalité.
Dans la CIM-10, vous trouverez une partie concernant les maladies somatiques (du corps) et une partie correspondants aux troubles mentaux et du comportement. Cette section est divisées en 11 catégories dans lesquelles nous retrouvons :
- Les troubles liés aux consommations de substances
- Les troubles psychotiques et schizophréniques
- Les troubles de l’humeur (bipolarité, dépression..)
- Les troubles somatoformes (expression corporelle du trouble émotionnel)
- Les troubles de la personnalité (borderline…)
- Le retard mental, etc…
La CFTMEA organise les diagnostics selon neuf catégories cliniques tels que les troubles envahissants du développement (psychoses, autismes), les troubles anxieux, les troubles des apprentissages, les déficiences mentales ou encore, les variations de la norme. Il existe également une classification pour les bébés de 0 à 3 ans.
Le saviez-vous ? Depuis 1994, la CFTMEA a proposé une classification diagnostic pour les bébés et jeunes enfants. Cela a ouvert tout un champs de recherche clinique autour de la périnatalité. En effet, les bébés peuvent souffrir de dépressions ou encore de troubles alimentaires. En général, les prises en charge se font sous l’angle de la relation parents-bébé.
Comment se pose un diagnostic ?
Seuls des professionnels confirmés (psychiatres, psychologues cliniciens, psychothérapeutes) sont habilités à les poser ou à confirmer l’hypothèse de votre médecin traitant.
Nous vivons tous des moments de détresse psychologique. Les critères permettant de parler de « diagnostic psychiatrique » se situe dans l’intensité, la fréquence et l’impact des symptômes dans le quotidien. Ce diagnostic, parfois associé à d’autres difficultés comme l’environnement, peut être transitoire, c’est-à-dire qu’il n’impacte pas durablement le fonctionnement psychique de la personne, ou alors chronique.
Un diagnostic peut être posé au terme d’une évaluation rigoureuse des symptômes présentés, des facteurs déclenchants de la crise, des antécédents personnels et familiaux, de la manière dont la personne entre en relation et de sa personnalité. Cette évaluation se fait cliniquement dans la rencontre avec le patient et peut être complétée par des tests (neurologiques, psychologiques, génétiques, etc).
Pour conclure, la question du diagnostic reste sujet à débat tant auprès des professionnels que dans le grand public. Il s’agit d’une thématique très actuelle en raison des exigences assécurologiques et qui évolue selon la culture.
N’hésitez pas à en discuter avec votre thérapeute et de demander un second avis, l’important étant de mieux vous connaître pour développer vos ressources !